Repetto, l’esprit danse
Repetto incarne un luxe à la Française inspirée des valeurs de la danse classique (légèreté, souplesse, résistance…). L’entreprise produit des chaussures de danse et des articles de luxe notamment en cuir. Repetto Retail et sa centaine de salariés gèrent l’activité digitale et la distribution vers les points de ventes (une vingtaine de boutiques en France et plus d’une centaine à l’échelle mondiale) alors qu’en même temps l’essentiel de la production est réalisée par une autre centaine de personnes en Dordogne.
Repetto, un peu d’histoire
L’entreprise a été créée en 1947 par Rose Repetto. Pour préserver les pieds de son fils, le danseur Roland Petit, elle met au point une technique de montage des semelles à l’envers (le « cousu retourné ») qui amortit les chocs. Elle ouvre un atelier dans le quartier de l’Opéra à Paris. La ballerine connait un grand succès dans le monde de la danse en raison du supplément de confort qu’elle offre. En 1959, Repetto ouvre une boutique rue de la Paix dans la capitale. Leonor Fini, peintre surréaliste et décoratrice de théâtre, dessine le logo de la marque. Des danseurs connus portent les pointes de la marque (M. Béjart, R. Noureev….). Dans les années 1960, Brigitte Bardot et Serge Gainsbourg promeuvent les chaussures de la marque.
A la suite de l’incendie de son atelier parisien en 1967, Rose Repetto décide de l’implantation de la fabrication des chaussons et ballerines en Périgord, à Saint-Médard d’Excideuil. Le hasard d’une amitié avec un fabricant de pantoufle dans le village a décidé de l’installation dans cette zone rurale porteuse de traditions dans l’industrie du cuir.
L’entreprise connait des revers de fortune à la fin du XXe siècle. Après la mort de la fondatrice en 1984, elle est vendue à Esmark, un équipementier sportif américain en 1987. L’entreprise se lance alors dans des diversifications hasardeuses, loin des valeurs de la danse, comme les maillots de bain pour la grande distribution.
Repetto, la marque
Appelé aux commandes de Repetto en 1999, Jean-Marc Gaucher stoppe toutes les activités sans rapport avec la danse et axe sa stratégie de diversification sur l’esprit et les codes de la danse. L’entreprise se lance dans la production de modèles à talons, de bottes, de sacs et de petites maroquineries en parvenant à conserver les valeurs artistiques de la danse classique. La marque se positionne d’abord sur un segment premium et non luxe comme Hermès, mais elle opère une montée en gamme progressive et parvient à imposer des hausses de prix. La marque connait – sur ces bases – un spectaculaire développement notamment à l’exportation vers l’Asie comme beaucoup d’opérateurs européens du luxe sur la même période. Repetto élargit sa production à des produits dérivés classiques et cohérents pour le luxe comme le parfum à partir de 2013.
L’usine de Saint-Médard d’Excideuil emploie actuellement plus d’une centaine de personnes. La capacité de production est de près de 2000 paires de chaussures dont 1600 ballerines par jour. Environ 60 % de la production est exportée essentiellement en Asie (Japon, Corée du Sud et Chine).
Après des difficultés et un plan de sauvegarde en 2021, Repetto semble redémarrer du bon pied.
L’entreprise a adapté le rythme de sa production pour mieux répondre à la demande et pouvoir ainsi voler vers d’autres succès.
Repetto, l’exellence
En 2022, elle a obtenu le label Entreprise du Patrimoine Vivant qui consacre l’excellence de ses savoir-faire artisanaux.